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En parler, mais à qui ? — Trop peu d’étudiant·e·s parviennent à accéder à un soutien psychologique

En novembre 2020, Nightline France publiait son premier rapport de plaidoyer intitulé « En parler, mais à qui ? ». Il avait donné lieu au constat alarmant  : la France ne disposait au moment de la rédaction que d’un équivalent temps plein travaillé (ETPT) de psychologue pour 29 882 étudiant·e·s.
illustration rapport

 

Face à cet écart par rapport aux normes internationales (vingt fois inférieur), le premier rapport de Nightline France fixait comme horizon et objectif atteignable le  recrutement d’un ETPT de psychologue pour 4 000 étudiant·e·s d’ici la rentrée 2026.

Depuis la publication de notre premier rapport, plusieurs mesures d’aide d’urgences psychologiques ont été prises par le gouvernement. Malgré la gravité de la situation, celles-ci n’ont été déployées qu’un an après le début de la pandémie, voire pour certaines deux ans après. Parmi elles, le  recrutement de 80 psychologues, la mise en place d’un chèque psy destiné à chaque étudiant·e et l’annonce du renforcement des Centres médico-psychologiques (CMP) suite aux Assises de la santé mentale (septembre 2021) avec le recrutement de 800 équivalents temps plein de psychologues.


En dépit de ces mesures, la situation psychique des étudiant·e·s est hautement  préoccupante et en dégradation. L’étude de l’Observatoire de la vie  étudiante (OVE) a révélé que 60 % des étudiant·e·s déclarent avoir souffert d’épuisement et 30 % de solitude au moment de l’enquête. Il ressort également de cette même étude, que 43 % des étudiant·e·s présentaient les signes d’une détresse psychologique. Cela représente une dégradation inquiétante par rapport à la période du premier confinement au printemps 2020, où 30 % des étudiant·e·s présentaient des symptômes de détresse psychologique.


En novembre 2021, l’Inserm, en partenariat avec l’Université de Bordeaux montrait que la population étudiante est particulièrement exposée à la détresse psychologique, avec un état de santé mentale nettement plus dégradé que le reste de la population :  36,6 % des étudiant·e·s ont déclaré des symptômes dépressifs (contre 20,1 % pour les non-étudiant·e·s) et 27,5 % des étudiant·e·s ont déclaré des symptômes d’anxiété (contre 16,9 %).


Ce nouveau rapport a ainsi pour vocation de réaffirmer l’urgence d’agir pour une population en détresse et qui est notre avenir commun. Face à l’injonction de se former, de déterminer son avenir, de se construire une place dans la société, et de rencontrer l’amour et des ami·e·s, les étudiant·e·s ont aussi besoin d’être soutenu·e·s.


Avec un début d’année 2022, marqué par le retour de la guerre en Europe, la situation sanitaire instable et les multiples défis sociaux, économiques et écologiques, prendre soin de sa santé mentale n’est pas un luxe. Nightline France réaffirme son engagement pour des mesures fortes et immédiates, afin de déployer un soutien psychologique, gratuit et pérenne pour tou·te·s.


Puissent les mesures fortes prises par d’autres pays et les recommandations des présidents d’établissement d’enseignement supérieur, ou encore des personnels de santé au sein des SSU présentées dans ce rapport, être inspirantes pour conduire le prochain gouvernement à tout faire pour éviter la recrudescence intolérable de l’anxiété, des dépressions, des idées suicidaires et de tous les troubles psychiques qui sapent le quotidien et l’avenir des étudiant·e·s.