Crise de la santé mentale : Nightline invite Sarah El Haïry à prendre en compte la situation des étudiant·e·s
Un mal-être étudiant croissant
Nombre d’étudiant·e·s n’ont pas mis les pieds dans leurs établissements d’enseignement supérieur depuis le mois d’octobre 2020, voire depuis le printemps précédent. Beaucoup ont été privé·e·s de stage ou de petit boulot, et sont aujourd’hui en grande précarité financière. Tou·te·s se voient retirer la possibilité de se rendre dans les lieux habituels de socialisation. Et ces contraintes, exceptionnelles, mènent trop souvent à des situations de détresse psychologique, comme en attestent de nombreux articles de presse sur le sujet.
Face aux mobilisations et aux appels de détresse, le gouvernement tente de prendre des mesures pour améliorer la situation étudiante en cette période de crise sanitaire. Le plan « un jeune, une solution » en est une, les deux repas à un euro dans les restaurants universitaires en sont une autre. Sur le plan de la santé mentale, la décision de doubler le nombre de postes de psychologues universitaires devrait permettre de mieux prendre en charge la détresse étudiante au sein même des campus, et le « chèque psy » de plus facilement repérer les situations les plus critiques.
L’importance d’une action gouvernementale d’envergure et durable en faveur des étudiant·e·s
Comme évoqué durant l’échange entre la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse et de l’engagement Sarah El Haïry et Florian Tirana, il y a aujourd’hui une urgence à travailler la façon dont les étudiant·e·s en souffrance psychologique sont pris·es en charge. En effet, si le gouvernement a annoncé le recrutement de nouveaux·elles psychologues universitaires, cela ne permettra que d’arriver à un équivalent temps plein de psychologue universitaire pour 15 000 étudiant·e·s, soit dix fois moins que les recommandations internationales.
D’une manière générale, si les dernières annonces du gouvernement concernant les études supérieures sont bienvenues, elles ne peuvent que constituer une première étape vers une véritable politique publique de santé mentale, qui devra intégrer les retours de terrain des associations et des premier·ère·s concerné·e·s. De même, si les numéros verts peuvent permettre à certain·e·s de se confier, ils ne prennent pas en compte les spécificités du public étudiant, contrairement aux dispositifs de l’aide par les pairs.
En effet, si la crise sanitaire a permis une prise de conscience globale de la crise de santé mentale étudiante, celle-ci précède amplement l’émergence du Covid-19 et les mesures sanitaires. Bien avant le premier confinement, les étudiant·e·s vivaient des moments difficiles, ressentaient de l’anxiété, luttaient contre la précarité financière, sans pouvoir être correctement accompagné·e·s par des professionnel·le·s de santé mentale. En ce sens, les politiques publiques ne doivent pas constituer des « coups de pouce » ponctuels, mais permettre de restructurer en profondeur l’offre d’accompagnement dédiée aux étudiant·e·s.
Sarah El Haïry consulte les associations étudiantes
Suite à une prise de conscience récente de la part du gouvernement sur la santé mentale étudiante, la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse et de l’engagement a mené en janvier 2021 un « tour de France des campus », dans l’objectif de constater concrètement la réalité de la vie étudiante aujourd’hui. C’est dans ce cadre qu’elle a également pu rendre visite à Nightline France, dans ses locaux parisiens, le lundi 25 janvier.
Cette visite a été l’occasion d’assister à une permanence de la ligne d’écoute parisienne, de s’entretenir avec des responsables et des bénévoles de l’association, d’entendre les témoignages d’étudiant·e·s en détresse psychologique et d’échanger avec elles et eux, afin de mieux comprendre leurs besoins concrets.
La visite de Sarah El Haïry s’est soldée par un passage au JT de 23 h de France Info, aux côtés de Florian Tirana, président de Nightline France. L’occasion de revenir sur les actions du gouvernement en faveur des étudiant·e·s, sur le rôle des associations dans l’accompagnement psychologique des jeunes, et sur les attentes des acteur·rice·s de terrain vis-à-vis des pouvoirs publics.
Si vous souhaitez (re)voir ce passage, vous le trouverez dans la vidéo ci-dessous.