La revue de presse de mars
Des revendications ré-affirmées
Au début du mois, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a reçu à l’Elysée cinq influenceur·euse·s pour parler de la situation étudiante lors d’une émission diffusée sur Twitch. Ce choix a provoqué la colère de nombre d’étudiant·e·s sur les réseaux sociaux, comme le montre Le Parisien. Le principal reproche qui est fait au gouvernement est d’avoir invité des personnes non étudiantes pour parler de leur situation, plutôt que des associations étudiantes véritablement au fait de la réalité du terrain. Dans le Huffington Post, le président du bureau national des étudiant·e·s en École de Management s’insurge : bien que le recours aux influenceur·euse·s puisse être rafraîchissant, les revendications étudiant·e·s devraient être portées par les premier·e·s concerné·e·s par le biais par exemple des organisations étudiantes.
Ce mois de mars a également été marqué par la publication de plusieurs tribunes qui interpellent le gouvernement sur les actions à mettre en place pour mieux accompagner les jeunes et les étudiant·e·s durant cette crise sanitaire. Dans Le Monde, plusieurs acteur·rice·s politiques demandent ainsi à ce que cette population puisse être représentée dans les instances politiques. Les signataires évoquent également les temps d’attente pour pouvoir voir un·e professionnel·le de santé mentale. Dans une autre tribune, également publiée dans Le Monde, des député·e·s, dirigeant·e·s d’associations, universitaires et professionnel·le·s de santé mentale demandent à ce que soient mis en place au plus vite des tiers-lieux, qui permettraient aux étudiant·e·s de retrouver la sociabilité perdue avec les mesures sanitaires. Dans Le JDD enfin, ce sont des député·e·s LR qui appellent Frédérique Vidal à permettre une réouverture des universités et à permettre aux étudiant·e·s d’avoir « une vie étudiante source d’épanouissement ». Enfin, Louis Vogel, ancien président de la Conférence des Présidents d’Université, a également signé une tribune publiée dans Le Parisien, appelant à tirer les leçons de l’année écoulée et des difficultés rencontrées pour maintenir des conditions d’enseignement optimales malgré la crise sanitaire.
En parallèle, les étudiant·e·s en médecine continuent de protester contre la réforme de leur cursus, qui pèse fortement sur leur santé mentale. Le Monde fait le point sur leurs difficultés et leurs revendications.
Des aides précisées mais toujours jugées insuffisantes
Le gouvernement a précisé à la mi-mars les contours de la plateforme nationale d’accompagnement psychologique des étudiants. 20 minutes revient sur le fonctionnement et les objectifs de cette plateforme qui permet notamment un accès à 3 consultations gratuites avec un·e psychologue.
Localement, d’autres initiatives se développent. La métropole de Lyon a annoncé le déploiement d’une série d’aides à destination des étudiant·e·s, concernant les transports, le logement ou encore l’accès aux emplois et stages. Les étudiant·e·s lyonnais·e·s y réagissent sur Rue89Lyon.
Près de 20 000 tuteur·trice·s ont été déployé·e·s dans toute la France pour accompagner les étudiant·e·s durant la pandémie. Dans L'Étudiant nous apprenons que bien souvent, les tuteur·trice·s elles et eux-mêmes étudiant·e·s vont au-delà du simple soutien scolaire et endossent un véritable rôle de soutien psychologique. Des initiatives locales fleurissent dans toute la France : France 2 s’intéresse à Asia, une infirmière des quartiers nords de Marseille qui propose une journée bien-être 100 % solidaire sur le campus d’Aix-Marseille Université.
Le Premier Ministre a par ailleurs annoncé la prolongation des primes à l'embauche d'apprentis jusqu'à fin 2021, peut-on lire sur l’Étudiant. La prime de 4000 € pour l'embauche de jeunes en CDD ou CDI cessera quant à elle à la fin du mois de mai.
1 an depuis le premier confinement et une santé mentale qui continue de se dégrader pour beaucoup
Le mois de mars a également été marqué par l’anniversaire du premier confinement et le durcissement des mesures sanitaires dans une vingtaine de départements.
A cette occasion, L’Étudiant revient sur les changements provoqués par la pandémie dans la vie quotidienne de 4 étudiant·e·s, entre cours à distance, sport et engagements associatifs parfois salutaires. France 3 Régions part à la rencontre d’étudiant·e·s qui sont retourné·e·s vivre chez leurs parents à l’annonce d’un nouveau confinement. Entre connexions aux cours en lignes parfois mauvaises et décalage dans les rythmes de vie, 34 % des étudiant·e·s retourné·e·s chez leurs parents pour cause de (re)confinement font état de difficultés relationnelles. D’après le baromètre #MoiJeune 20 Minutes - OpinionWay, la crise sanitaire et économique a chamboulé le choix des études pour 45 % des étudiant·e ce qui contribue à renforcer le sentiment d’insécurité de nombre d’entre elles et eux.
La nouvelle enquête de Santé Publique France sur la santé mentale des Français·es montre une forte dégradation de cette dernière. En effet, selon les chiffres présentés par l’Indépendant, 34 % des personnes interrogées présentent des signes d’état dépressif ou anxieux, et plus de 8 % déclarent avoir des pensées suicidaires. A Rennes, une étude menée auprès des étudiant·e·s de trois grandes écoles a montré une forte hausse de la détresse psychologique. Selon Le Télégramme, 60 % des étudiant·e·s ayant répondu présenteraient en effet des signes de détresse, et beaucoup feraient également état de troubles dépressifs et de troubles anxieux.
Le Monde revient sur la suppression de nombreux jobs étudiants et sur la précarité que celle-ci continue d'entraîner. Des organisations étudiantes ont appelé à une mobilisation le 16 mars dans plusieurs villes pour demander un plan d’urgence de 1,5 milliards d’euros pour financer une augmentation immédiate des aides au logement et des bourses, comme nous l’apprend Ouest France .