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Santé Mentale Étudiante en Europe: un rapport inédit de Nightline Europe

Que savons-nous de la santé mentale des étudiant·e·s en Europe, et comment pouvons-nous agir collectivement pour l’améliorer ? Ce sont deux questions auxquelles Nightline Europe, un réseau européen d'associations visant à améliorer la santé mentale des jeunes, a répondu dans son rapport intitulé “Santé Mentale Étudiante en Europe: Mieux comprendre pour mieux agir, 2023-2024”.
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"Mieux comprendre pour mieux agir"

Publié début février 2025, Mieux comprendre pour mieux agir dresse un état des lieux de la recherche sur la prévalence, les déterminants et le coût de la mauvaise santé mentale étudiante en Europe. Le rapport présente également de nouvelles données exclusives collectées par Nightline Europe, basées sur environ 15 000 appels et tchats sur neuf mois de l’année universitaire 2023-2024 pris par des étudiant·e·s bénévoles formé·e·s à travers les 29 Nightlines membres du réseau dans 5 pays (Allemagne, Autriche, France, Irlande, et Royaume-Uni). Ces données offrent un éclairage unique sur les besoins des étudiant·e·s et les facteurs contribuant à leur mal-être.

La santé mentale étudiante, une problématique urgente

Les jeunes et les étudiant·e·s sont particulièrement vulnérables aux problèmes de santé mentale. En 2022, l’Association des universités européennes (European University Association) indiquait que :

40% des étudiant·e·s de l’enseignement supérieur dans l’Union Européenne (UE) rencontraient des difficultés liées à leur bien-être ou à leur santé mentale, et que

1 étudiant sur 5 était concerné par un trouble de santé mentale. 

Tou·te·s les étudiant·e·s sont confronté·e·s à la pression de la réussite académique — une pression exacerbée par le coût des études qui conduit beaucoup d’entre elles·eux à s’endetter pendant plusieurs années. Nombre d’entre elles·eux se trouvent loin du domicile familial pour la première fois, sans leurs réseaux de soutien tels que la famille ou les ami·e·s, et peuvent ainsi éprouver un sentiment de solitude ou d’isolement. Les étudiant·e·s internationaux·ales, quant à eux·elles, font face à des barrières culturelles ou linguistiques qui constituent un obstacle à leur intégration et à leur bien-être. 

En parallèle, les tendances suggèrent une augmentation des troubles de santé mentale

  • En Irlande, la proportion de jeunes adultes entre 18 et 25 ans concerné·e·s par une dépression sévère ou très sévère a augmenté, passant de 14% en 2012 à 21% en 2019 (Dooley & Fitzgerald, 2012; Dooley et al., 2019). 
  • En France, le taux de pensées suicidaires a doublé pour les 18-24 ans, passant de 3,3% en 2014 à 7,2% en 2021.
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photo d'étudiante

Un enjeu négligé et insuffisamment financé

Malgré ces chiffres alarmants, le sujet de la santé mentale reste peu étudié. Le rapport a permis de mettre en lumière qu’il existe peu d’informations spécifiques à la population étudiante en Europe, notamment des données sur les facteurs à l’origine des troubles de santé mentale (comme les facteurs socio-économiques, le genre ou l'origine ethnique) et des données qualitatives permettant de comprendre le vécu des étudiant·e·s et identifier des solutions.

Par ailleurs, le manque d’investissement en faveur de la santé mentale étudiante a un effet dévastateur sur nos sociétés et nos économies : selon l’OMS, environ 12 milliards de jours de travail sont perdus chaque année dans le monde en raison de troubles dépressifs et anxieux, représentant un coût annuel d’1 trillion de dollars $USD en perte de productivité. 

👉 Investir en amont dans la prévention et l’action sur les facteurs structurels s’avère bien plus rentable que de traiter les conséquences de la mauvaise santé mentale.

7 recommandations pour agir collectivement

 

Face à cette situation, Nightline Europe propose 7 recommandations pour encourager les décideur·euse·s politiques à travailler avec des acteur·ice·s clefs tels que les établissements d’enseignement supérieur et les organisations de la société civile dans l’objectif de mieux comprendre et de renverser les tendances de la mauvaise santé mentale des étudiant·e·s à travers l’Europe.

Car une mauvaise santé mentale n’est pas une fatalité, il est indispensable d’intensifier les efforts tant en matière de prévention que de prise en charge

Nightline Europe, un réseau engagé pour la santé mentale étudiante en Europe

Avec ce rapport inaugural, Nightline Europe souhaite attirer l’attention sur l’enjeu de la santé mentale étudiante en Europe. Les données produites par le réseau contribuent également à combler le manque actuel de recherches, tout en mettant en évidence l’importance d’offrir une oreille attentive aux étudiant·e·s en difficulté. 

 

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photo des Nightline

Construire un avenir meilleur pour les étudiant·e·s en Europe

Les décideur·euse·s politiques aux niveaux européen et national disposent désormais d’une occasion pour prendre des mesures concrètes en faveur de l’amélioration de la santé mentale des étudiant·e·s. En combinant les résultats de ce rapport et les recommandations proposées comme un cadre d’action, il est possible d’apporter un changement significatif, contribuant ainsi à construire un avenir plus prometteur avec et pour des millions de jeunes en Europe.

Publié le 03/02/2025 à 12h42
Dernière mise à jour le 05/02/2025 à 09h42