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Mon ami·e pense au suicide

Nous avons tou·te·s des fausses représentations sur le suicide, dont nous n’avons pas conscience, et qui peuvent nous empêcher d’agir lorsque l’on est face à une personne qui a des idées ou comportements suicidaires. Voici ce qu’il faut savoir sur le suicide

— Tout le monde peut être concerné·e par des idées suicidaires, même si nous ne sommes pas tou·te·s égaux et égales face à ce risque.     

— Il n’y a pas de cause unique à une crise suicidaire, le passage à l'acte est motivé par l’interaction de plusieurs facteurs (par exemple des vulnérabilités antérieures, des difficultés à faire face au stress, ou encore une suite d’événements stressants).

— La crise suicidaire est un processus qui s’étend sur plus ou moins de temps (des jours, des semaines, des mois...). Il y a toujours des signaux précurseurs à la crise suicidaire, mais ils peuvent être difficiles à déceler par leur discrétion et la volonté de les dissimuler à l’entourage.
                                
— Les idées suicidaires ne sont jamais anodines et doivent toujours être prises au sérieux : il n’y a pas de simple « appel à l’aide », ou de « il·elle dit ça pour qu’on lui apporte notre attention ».

— Il vaut mieux s’inquiéter à tort devant un faible risque suicidaire, plutôt que de ne pas s’être suffisamment inquiété·e devant un risque suicidaire élevé.

Il n’est pas toujours évident de déceler les signaux précurseurs à la crise suicidaire car ils peuvent être discrets ou volontairement dissimulés à l’entourage. Par peur de déranger, par honte ou culpabilité, les personnes évitent souvent de parler explicitement de leurs idées suicidaires. Toutefois, certains signes peuvent signifier que ton·a proche a des idées suicidaires : 

• Lorsque les signes de souffrance (présentés ici) sont nombreux, touchent les différentes sphères de vie de ton ami·e et qu’il y a un changement brusque dans son comportement (de la tristesse, du désespoir, de la colère, une consommation d'alcool accrue, le fait de ne plus aller en cours, etc.).
   
• Lorsque ton ami·e a des propos qui évoquent la mort ou le suicide, explicites, ou plus indirects, par exemple :

Certains propos ou comportements doivent immédiatement t’alerter, comme la verbalisation de l'envie ou de la pensée de se blesser ou s’ôter la vie. De plus, si ton ami·e : 

— Met en ordre de manière inhabituelle ses effets personnels (donne ses affaires personnelles, son animal domestique, etc.)
— Se renseigne sur les méthodes de suicide ou fait l’acquisition de moyens létaux
— Parle d’un scénario suicidaire (date, échéance, moyen pour se suicider)
— Fait ses adieux
— Semble traverser ou provoque des ruptures amicales et familiales inexpliquées

Ces signes indiquent que le passage à l’acte est envisagé, imminent et qu’il est urgent d’agir. Pour savoir comment réagir dans ce cas, rendez-vous dans l'onglet « En cas de risque immédiat ».

Avant d’aborder le sujet, tu peux suivre tous les conseils présentés dans la partie Engager la discussion.

Il est souvent difficile de demander à quelqu’un s'il·elle a des idées suicidaires : il est tout à fait normal d’avoir des craintes car ce n’est pas un sujet facile à aborder. 

Tout d’abord, sache que demander à un·e proche si elle·il pense à se suicider ne provoquera pas un passage à l’acte, qu’il·elle ait ou non des idées suicidaires. 

Trouve un endroit calme et propice pour discuter et écoute vraiment ton ami·e en faisant preuve d’empathie. Pour lui demander s'il·elle a des idées suicidaires, il faut le formuler de façon claire et explicite. Ne pose la question que si tu te sens à l’aise, prêt·e à accueillir la réponse et que tu as du temps ensuite pour rester disponible pour ton ami·e.

Lui demander s’il·elle pense à se suicider peut permettre de lui montrer que l’on est prêt·e à parler de ce sujet avec lui·elle, de libérer sa parole, de lui apporter du soulagement et d’avoir une réponse claire et précise pour réagir de la manière la plus adaptée.

Si ton ami·e te confie qu’il·elle a des pensées suicidaires, tu dois agir pour l’aider dans cette situation.

Pour commencer, tu dois expliquer à ton ami·e que tu ne peux pas le·la laisser dans cette situation et que vous devez chercher de l’aide auprès de professionnel·le·s. Evite de promettre de garder le secret : la sécurité de ton ami·e est plus importante et tu es obligé·e d’en parler pour l’aider. S’il·elle planifie de façon imminente de mettre fin à sa vie, essaie de ne pas le·la laisser seul·e.

Estimer le risque d’un passage à l’acte suicidaire est une tâche complexe qui ne peut être faite que par un·e professionnel·le. Si ton ami·e doit attendre l’intervention d’un·e professionnel·le, tu peux rester avec lui·elle durant ce moment. Ta simple présence peut le·la rassurer. Voici deux solutions pour chercher de l’aide professionnelle dans cette situation :

— Appeler le 31 14, qui est une ligne d’écoute où des professionnel·le·s formé·e·s pourront évaluer le risque d’un passage à l’acte suicidaire et vous aider à trouver des solutions.

— Appeler le SAMU 15, qui vous orientera vers la bonne structure pour une urgence psychiatrique, où des professionnel·le·s évalueront la situation, permettront une hospitalisation si nécessaire ou mettront en contact ton ami·e avec une structure de soin pour recevoir un soutien psychologique.